Baissé de rideau sur l’année 2015, fin de la représentation. Il est donc temps d’établir notre top 10 des films vus durant ces douze derniers mois
Il peut vous paraître surprenant que le blog In Ciné Veritas consacre son premier article à un top annuel. Nous avons jugé que ce procédé était approprié pour vous faire part du cinéma que nous aimons.
1. Crosswind – La croisée des vents de Martti Helde (Estonie)
Genre : drame, histoire – Box office France : 56 042 entrées
Projet cinématographique hyper ambitieux, très technique qui déplace les limites du cinéma sans renfort d’effets spéciaux. Un énorme pari réussi et cette douce impression d’avoir frôlé la perfection cinématographique.
2. Le fils de Saul de László Nemes (Hongrie)
Genre : drame, thriller, guerre – Box office France : 201 720 entrées
Plongée immersive dans les dédales d’un enfer visuel et sonore magnifiée par une mise en scène radicale. Expérience sensorielle rare, choc mental et physique. Film prodigieux, marque d’un très grand metteur en scène.
3. Il est difficile d’être un dieu d’Alexeï Guerman (Russie)
Genre : drame, science-fiction – Box office France : ? entrées
Film tout aussi colossal que sa distribution en salles a été confidentielle. Sa production a démarré en 1999 pour s’achever en 2013 donc posthume. Succession de plans-séquences aussi complexes que précis. Maelstrom indescriptible et hallucinant de virtuosité. Le film le plus Tarkovskien de l’année.
4. A la folie de Wang Bing (Chine / Hong-Kong)
Genre : documentaire – Box office France : ? entrées
Magistral documentaire de près de 4 heures dans une institution psychiatrique chinoise. Documentaire extrêmement exigeant et définitivement marquant.
5. Cemetery of splendour d’Apichatpong Weerasethakul (Thaïlande)
Genre : drame, fantaisie – Box office France : 40 826 entrées
Film cocon d’une limpidité et d’une douceur extrême, entre rêve et réalité. Un chef d’œuvre de sensorialité à voir mais surtout à ressentir. Assurément le film le plus zen de l’année.
6. Valley of love de Guillaume Nicloux (France)
Genre : drame – Box office France : 196 727 entrées
Scénario surréaliste servi par les très grandes interprétations d’Isabelle Huppert et de Gérard Depardieu. Merci à Guillaume Nicloux d’avoir eu cette somptueuse idée de réunir ces deux très grands acteurs français et d’avoir su parfaitement les diriger.
7. Ex_machina d’Alex Garland (Royaume-Uni)
Genre : drame, mystère, science-fiction – Box office France : 67 015 entrées
Alex Garland, scénariste réputé, s’aventure dans la réalisation et nous livre un petit bijou cinématographique entre science-fiction et thriller. La mise en scène atteint son objectif : brouiller puis gommer la frontière entre l’humain et l’artificiel. Futur film culte ?
8. The lobster de Yórgos Lánthimos (Grèce)
Genre : comédie, drame, romance – Box office France : 237 232 entrées
Film d’anticipation alternativement sarcastique, barré, drôle, allégorique, mystérieux et… glaçant jusqu’à son inconfortable épilogue. Du vrai cinéma d’auteur hautement singulier et original.
9. Les mille et une nuits Vol. 1, Vol. 2 et Vol. 3 de Miguel Gomes (Portugal)
Genre : drame – Box office France : 52 010 entrées
Remarquable projet cinématographique tout aussi conséquent (plus de 6 heures) que singulier. Ce triptyque est un excellent témoignage contemporain et universel à lecture multiple (avec son vécu, chaque spectateur aura sa propre interprétation de ce qui lui est raconté).
10. Francofonia d’Alexander Sokurov (Russie / France)
Genre : documentaire, drame, histoire – Box office France : 31 426 entrées
La passion d’Alexander Sokurov pour l’art affleure chaque plan qui compose ce film polymorphe très riche dans son contenu et dans sa forme.La caméra donne vie aux œuvres filmées (photographies, tableaux, statues). Cette visite ambitieuse du Louvre et de son histoire est destinée aux amoureux de l’Histoire et/ou de tous les arts.
Cet excellent millésime 2015 ressemble, dans sa composition, à ses prédécesseurs : peu de films français marquants alors que le cinéma des pays de l’est n’a jamais été aussi aventureux.
Si Alexeï Guerman, auteur de notre top n°3, nous a quitté, il trouve de dignes successeurs en Martti Helde et László Nemes. Deux premiers longs-métrages aux deux premières places, c’est inédit !
Durant les prochaines semaines, nous vous livrerons une analyse plus détaillée pour chacun de ces dix films.