N.B. #13 – Les lois de l’hospitalité (1923, Buster Keaton et John G. Blystone)

La ressortie en salle et en version restaurée des Lois de l’hospitalité offre une belle opportunité de redécouvrir ce film réalisé en 1923 par John G. Blystone et Buster Keaton. Ce dernier signait là sa deuxième coréalisation d’un long-métrage après avoir réalisé une vingtaine de courts-métrages au début des années 1920. Les lois de l’hospitalité brille d’ailleurs de reflets empruntés à ces courts-métrages.

La vieille querelle entre les familles McKay et Canfield coûte la vie aux deux chefs de clan, laissant veuve Madame McKay, mère du très jeune Willie. Afin de protéger son enfant, elle décide de quitter la ville. Vingt ans plus tard, Willie revient prendre possession de la demeure familiale. Lors de son voyage en train, il tombe sous le charme d’une belle jeune femme, qu’il ignore encore être Virginia Canfield et qui l’invite à dîner chez elle.

Les familles McKay et Canfield invoquées par le synopsis sont à rapprocher des McCoy du Kentucky et des Hatfield de Virginie-Occidentale. Leur opposition clanique entre 1863 et 1891 défraya longtemps la chronique et est restée célèbre outre-atlantique. Buster Keaton ne fait pas état de cette rivalité. Les lois de l’hospitalité n’est ni un biopic ni une saga. La rivalité entre les deux clans est ici prétexte à une comédie burlesque née de la rencontre amoureuse entre deux membres de chaque clan, lointains héritiers de Roméo et Juliette. Gags et cascades s’enchaînent à un rythme effréné. Les quiproquos naissent des Lois de l’hospitalité qui interdisent de s’en prendre à un convive, ici, Willie McKay incarné par le cinéaste-acteur. Mais les Canfield, dont Joseph interprété par Joe Roberts, se tiennent à l’affût…

Très présent devant la caméra, Keaton passe pour la deuxième fois derrière celle-ci après avoir réalisé, toujours en 1923, Les trois âges, son premier long-métrage en tant que cinéaste-acteur. Ce deuxième long métrage conserve un aspect fragmenté hérité des courts métrages réalisés auparavant par KeatonLes lois de l’hospitalité métaphorise la famille et la protection que constitue le foyer familial. C’est également un film de famille pour Keaton qui distribue un rôle d’ingénieur à son père (Joe Keaton), celui de Virginia Canfield à son épouse (Natalie Talmadge) et même à son jeune fils (Buster Keaton Jr) alors âgé d’un an. Le film cumule les genres entre drame, romanesque et action. Les effets burlesques vont crescendo jusqu’à un final haletant composé d’un torrent d’acrobaties à la précision redoutable.

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