Conversation avec Lee Chang-Dong – La modestie d’un cinéaste-poète

Parmi les invités d’honneur du festival Lumière 2022 (notre journal critique) figurait Lee Chang-Dong. Ce cinéaste sud-coréen d’une extrême discrétion est rare tant dans les médias qu’à l’écran (seulement six longs-métrages écrits et réalisés en l’espace d’un quart de siècle). Nous avons saisi cette occasion rare de partir à la rencontre de cet écrivain devenu cinéaste primé à la Mostra de Venise pour Oasis (2002, Apparences trompeuses) et qui fut même Ministre de la culture en 2003-2004 dans son pays natal. Nous restituons ici les échanges entendus entre un public cinéphile et un cinéaste dont l’importance dans la Nouvelle Vague du cinéma sud-coréen n’a d’égal que l’extrême modestie.

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Jane Campion par Jane Campion – Tout Campion

En 2014, Michel Ciment publiait aux éditions Cahiers du cinéma un ouvrage intitulé Jane Campion par Jane Campion. Le célèbre critique vient de nous livrer une seconde édition augmentée et mise à jour de cette biographie qui vient faire écho au Prix Lumière remis en octobre dernier à Jane Campion lors de la 13ème édition du festival lyonnais éponyme. Cet ouvrage-somme a été salué dès sa première édition par le Syndicat français de la critique de cinéma qui avait décerné à son auteur son Prix du Meilleur album de cinéma.

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Jean Vigo – Etoile filante du 7ème art

Sous l’égide du distributeur Malavida, l’intégrale des réalisations cinématographiques de Jean Vigo est actuellement proposée à l’affiche des cinémas. Décédé à l’âge de 29 ans, ce cinéaste français nous a légué une courte mais marquante filmographie réalisée entre 1930 et 1934 et composée de deux courts-métrages puis un moyen-métrage et conclue par un long-métrage. Cette filmographie, proposée ici en copies restaurées 4k, cumule moins de trois heures de métrage mais chaque minute qui la compose relève d’un cinéma d’avant-garde extrêmement riche et passionnant.

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Bertrand Tavernier – Homme essentiel dans un art qui ne l’est pas moins

Michel Piccoli, Michael Lonsdale, Robert Hossein, Jean-Claude Carrière, Jean-Loup Dabadie, Guy Bedos et bien d’autres nous ont quittés ces derniers mois. Le cinéma français, victime collatérale de la crise sanitaire, ne cesse de perdre ses plus illustres talents. Cette activité jugée unilatéralement non essentielle par quelques énarques a subi une nouvelle perte majeure ce 25 mars 2021. Nous sommes désormais orphelins de Bertrand Tavernier qui nous a quitté dans sa quatre-vingtième année. Bertrand est parti rejoindre son plus fidèle compagnon de jeu : Philippe Noiret. Après près de quinze ans de séparation, ces deux camarades ont certainement beaucoup de choses à se raconter. Nous les savons volubiles et passionnés.

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Conversation avec Marco Bellocchio – « Je suis un révolutionnaire modéré »

Copyright Institut Lumière / Jean-Luc Mège

Le 16 octobre dernier, Marco Bellocchio accordait une « conversation » dans le cadre cinéphile du Festival Lumière 2019. Elle précédait donc de quelques jours la sortie en salle de son dernier opus, Le traître. Un film remarquable désormais à l’affiche et que nous vous invitons à visionner (Honneur et trahison) car il est fait partie des meilleurs films de la sélection officielle du dernier Festival de Cannes. Nous vous proposons dans les lignes qui suivent une transcription de cet entretien.

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Conversation avec Ken Loach – « Agitate ! Educate ! Organize ! »

Copyright Institut Lumière / Loïc Benoit

Parmi les rencontres qui jalonnaient la 11ème édition du festival Lumière figurait celle organisée autour de Ken Loach. A ses côtés avait pris place Clémentine Autain face au public du théâtre de la Comédie Odéon alors que Thierry Frémaux menait les débats traduits par Didier Allouch. Cette conversation souhaitée plus politique que cinématographique par le cinéaste anglais sera finalement politico-cinématographique car « on ne peut pas ne pas parler de cinéma à Lyon ».

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Quentin Tarantino, 1970, 7 ans, l’âge de raison

Après le visionnement de Once upon a time… in Hollywood et avant de vous livrer notre analyse de ce film, il nous paraît opportun de revenir sur la master class tenue par Quentin Tarantino lors de l’édition 2016 du festival Lumière. En effet, il y a trois ans, l’auteur de Pulp fiction évoquait l’année 1970 comme bascule définitive du cinéma américain dans le Nouvel Hollywood. L’année précédente, 1969, est celle qui hante le dernier opus en date du cinéaste américain.

Avec le débit mitraillette que nous lui connaissons, multipliant les précisions et les références, Tarantino se prêta volontiers au délicat exercice de la master class. Ce mercredi soir 12 octobre 2016, un solide bagage cinéphile n’était pas superflu. Récit d’une master class passionnante prémonitoire à Once upon a time… in Hollywood.

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