N.B. #27 – Natural light (2021, Dénes Nagy)

En début de film, un encart nous apprend que durant la seconde Guerre mondial, 100 000 soldats hongrois au côté des forces occupantes allemandes avaient été chargés d’une double mission. Ils étaient responsables, d’une part, du maintien de l’ordre dans l’Union Soviétique et, d’autre part, trouver les sympathisants soviétiques ainsi que leurs soutiens. La caméra de Dénes Nagy emboîte donc le pas d’une petite troupe de soldats hongrois en terrains soviétiques. Le réalisateur suivra plus particulièrement les faits et gestes de Semetka (Ferenc Szabó).

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Le tourbillon de la vie – Carré de destins

Après la réalisation de plusieurs courts-métrages dont L’accordeur en 2010, Olivier Treiner livre son premier long-métrage titré Le tourbillon de la vie. Il peut être dessiné un lien entre L’accordeur qui tirait le portrait d’un accordeur de pianos aveugle et ce film dont l’héroïne prénommée Julia et incarnée par Lou de Laâge est une jeune pianiste de talent promise à une brillante carrière artistique.

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Tempête – A bout de course

Tempête de Christian Duguay fait immédiatement penser à Jappeloup que le réalisateur québécois avait livré en 2013. Dans ces deux films, la thématique reste en effet la même, en l’occurrence celle du monde hippique. Mais, si Jappeloup se plaçait dans la sphère des concours de saut d’obstacles, Tempête visite celle des courses hippiques de purs sangs. A l’identique, les deux longs-métrages héritent du nom d’un cheval pour titre. Deux chevaux prometteurs pour autant de protagonistes à part entière autour desquels se trame l’histoire racontée à l’issue hypothétiquement positive.

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Corsage – Sissi encore sage ?

Dans Corsage, Marie Kreutzer revisite le mythe d’Elisabeth d’Autriche alias Sissi. L’ambition de la réalisatrice et scénariste est de dépeindre l’impératrice d’Autriche sous un regard plus moderne mais aussi et, malheureusement, actualisé. Dès lors, il est illusoire de juger sereinement ce portrait indéniablement souhaité sérieux et appliqué mais au final plutôt brouillon et déconcertant. Etait-ce l’ambition initiale de la cinéaste ? Le doute est permis.

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Le lycéen – Examen existentiel à l’épreuve

Avec un titre et une affiche anodins, le dernier film en date réalisé par Christophe Honoré avance doublement masqué. En effet, Le lycéen est un titre trompeur et finalement peu approprié à ce long-métrage au même titre que l’affiche de celui-ci. Sous ce titre, le spectateur peut légitimement s’attendre à un film de teenagers soit un genre cinématographique ciblant une partie spécifique du public. Pourtant, Le lycéen relève bien moins de ce genre cinématographique que d’un drame familial qui ne me manquera pas de bousculer son public par la charge émotionnelle qu’il recèle. Honoré livre un métrage dont l’auditoire ne devrait pas être exclusivement celui des teenagers. D’ailleurs, l’avertissement « des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs » accompagne le synopsis.

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Couleurs de l’incendie – Ni incendiaire, ni brûlot

« Adaptation de Couleurs de l’incendie de Pierre Lemaitre, suite de la saga initiée par Au revoir là-haut. » C’est ainsi que nous est présenté ce film et c’est, bien avant le nom du réalisateur, le principal élément d’accroche de la bande annonce de Couleurs de l’incendie. Une saga historique qui dans ce deuxième volume s’appuie sur des personnages autres que ceux de Au revoir là-haut. En 2017 dans Au revoir là-haut (Populaire et ambitieux), la mise en images des écrits de Pierre Lemaitre était signée Albert Dupontel. En 2022 dans Couleurs de l’incendie, Clovis Cornillac lui succède derrière mais aussi devant la caméra. La saga se poursuit donc sur grand écran à travers un casting renouvelé des deux côtés de la caméra. Finalement, seul Lemaitre demeure en tant que scénariste, adaptant au cinéma, ici et de nouveau, ses propres écrits.

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L’école buissonnière – « J’ai un nouveau maître »

Le public français garde de Bernard Blier (1916-1989) le souvenir d’un acteur resté célèbre par ses interprétations de personnages truculents dans un corps rondouillard défiant les canons du 7ème art. Ainsi, Blier, c’est avant tout Raoul Volfoni dans Les tontons flingueurs (1963, Georges Lautner), ou encore M. Guitton alias « Gazou » dans Le distrait (1970, Pierre Richard). Cette perception de l’acteur père du cinéaste Bertrand Blier est réductrice. Elle fait en effet fi des interprétations les plus subtiles qu’il ait fourni en plus de cinquante ans de carrière. Parmi celles-ci, il y a celle de son premier vrai premier rôle que lui offre Jean-Paul Le Chanois en 1948 dans L’école buissonnière.

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Les jeunes loups – En réponse aux « jeunes turcs » ?

A l’émergence de la Nouvelle Vague du cinéma français, Marcel Carné a été le sujet privilégié des critiques émises par les figures éditoriales des Cahiers du Cinéma. Ces critiques, pourtant tout aussi partisanes qu’injustes, ont toujours cours car véhiculées par quelques canaux cinéphiles autorisés. Les mauvais propos et les critiques mal placées ont parfois la peau dure. Pour régler ses comptes, l’auteur des Enfants du paradis (1945) réalisa Les jeunes loups en 1968, un film clairement enraciné dans son époque, celle précédant les évènements de Mai 1968. Les jeunes loups sonne ainsi comme une sorte de réponse de son auteur aux « jeunes turcs ».

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Avec amour et acharnement – A bout de souffle

Dans le paysage du cinéma français, les réalisations de Claire Denis empruntent toujours des sentiers singuliers, des chemins de traverse peu empruntés par les autres cinéastes français. Quatre ans déjà après High life (2018, Ici-bas sur terre), Avec amour et acharnement ne déroge pas à cette règle même si ce dernier long-métrage en date de la réalisatrice n’est pas à classer parmi ses œuvres les plus aventureuses. Il n’en demeure cependant pas moins quelques aspects singuliers dont on prend toujours plaisir à être témoins.

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Les promesses d’Hasan – Hasan unique

Un an après sa présentation au festival de Cannes dans le cadre de la sélection Un certain regard, la dernière réalisation en date du cinéaste turc Semih Kaplanoglu apparaît enfin sur les grands écrans de nos cinémas. Les promesses d’Hasan, film au long cours entièrement tourné autour de son personnage principal, déroule le récit d’une rédemption morale. C’est une sorte de quête existentielle dont la charge est indéniablement symbolique.

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