Travelling 2015 (Oslo)

Festival Travelling 2015

N.B. : les zones de couleur turquoise révèlent une partie de la trame du scénario

Oslo et le cinéma

La faim (Sult) – Henning Carlsen

Norvège, 1966, 1h51, avec Per Oscarsson, Gunnel Lindblom, Birgitte Federspiel, Knud Rex

En automne 1890, à Kristiania, un jeune écrivain à bout de ressources ne réussit pas à vendre ses écrits. Congédié de sa chambre, il déambule dans la ville sombre et grise, en proie à une faim intolérable.

La faim

Notre avis (2.5/5) : Étonnant film en noir et blanc tiré d’un roman autobiographique de Knut Hamsun, prix Nobel de littérature en 1920. Le scénario détaille les pérégrinations urbaines durant l’automne 1890 d’un jeune écrivain sans succès et sans le sou. La faim qui le tenaille le fait glisser progressivement vers la folie. Film sobre et intéressant qui souffre cependant de quelques longueurs. Sa durée de près de deux heures pourrait être amputée aisément d’une quinzaine de minutes, ce long métrage y gagnerait ainsi en rythme.

Junk mail (Budbringeren) – Pal Sletaune

Norvège, 1997, 1h18, avec Robert Skjaerstad, Andrine Saether, Per Egil Aske, Eli Anne Linnestad

Roy, facteur peu scrupuleux, vole du courrier et mène une vie minable. Lors dune tournée, il découvre un jeu de clés oublié. Il décide de s’introduire dans l’appartement correspondant. Cette intrusion va l’exposer à des dangers bien plus grands que ceux d’ouvrir de simples lettres…

Junk mail

Notre avis (3/5) : A ses pratiques singulières (abandon dans une cachette d’une partie du courrier à distribuer, ouverture minutieuse de certaines lettres qui seront refermées tout aussi minutieusement avant distribution à leurs destinataires, etc.), notre facteur (et héros) adjoint le défaut de mal s’entourer. En s’introduisant frauduleusement dans l’appartement d’une cliente, il met le pied dans une sale histoire qui va rapidement le dépasser.

Cette comédie noire bien décalée est plaisante à regarder. Elle propose notamment un bel alignement de personnages haut en couleur, sorte de Pieds nickelés nordiques, et une scène karaoké sur « Born to be wild » particulièrement bien sentie.

Nouvelle donne (Reprise) – Joachim Trier

Norvège, 2006, 1h45, avec Espen Klouman Hoiner, Anders Danielsen Lie, Viktoria Winge, Christian Rubeck, Odd Magnus Williamson

Depuis l’enfance, Erik et Phillip, unis par une profonde amitié, ont pour ambition de devenir écrivains. Alors que le manuscrit d’Erik est rejeté, celui de Phillip est publié et le jeune homme devient du jour au lendemain une figure de la scène culturelle norvégienne.

Nouvelle donne

Notre avis (3.5/5) : Joachim Trier amorce son film par un prologue façon Nouvelle Vague (noir et blanc, récit éclaté, voix off, montage syncopé) allant jusqu’à l’utilisation du thème Camille de Georges Delerue entendu dans Le mépris de Jean-Luc Godard. Si après l’apparition du titre du film et de son générique, l’auteur adopte la couleur en remplacement du noir et blanc et une bande son résolument pop rock, il maintient un récit déstructuré (nombreux micro flashbacks avec narration en voix off), un montage nerveux et une recherche constante dans la composition des cadres.

Entre Oslo et Paris, sur fond d’intimes tragédies, chronique douce-amère très littéraire d’une reconstruction psychologique entre présent et souvenirs rejoués (métaphore des comptes à rebours). Premier long métrage élégant et prometteur.

Oslo, 31 août (Oslo, 31. august) – Joachim Trier

Norvège, 2012, 1h36, avec Anders Danielsen Lie, Hans Olav Brenner, Ingrid Olava, Tone Beate Mostraum

L’été touche à sa fin, Anders la trentaine vient de sortir d’une cure de désintoxication. Il retourne en ville pour un entretien d’embauche. L’occasion d’un bilan sur les opportunités manquées, les rêves de jeunesse envolés, et, peut-être, l’espoir d’un nouveau départ.

Oslo, 31 août

Notre avis (4/5) : Oslo, 31 août est une adaptation au cinéma du roman Le feu follet de Pierre Drieu la RochelleJoachim Trier s’inspire évidement de l’adaptation faite de ce roman par Louis Malle en 1963 mais aussi de Cléo de 5 à 7, film réalisé par Agnès Varda en 1962.

Remarquablement écrit et réalisé, le deuxième long métrage de Joachim Trier saisit subtilement les souffrances d’Anders face à ses désillusions et ses échecs. Remémorations dans le flux d’une journée de déambulation dans Oslo, ville qu’Anders ne reconnaît plus et qui ne lui propose pas plus de repères que ses amis qui lui sont devenus étrangers.

Anders Danielsen Lie incarne le rôle principal et pousse son interprétation à plusieurs reprises jusqu’au bord de l’abîme. Une très grande, rare et bouleversante performance d’acteur.

Anja Breien

Réalisatrice et scénariste norvégienne, cinéaste majeure européenne, elle a multiplié les expériences en écriture et stylistique. En 1971, elle ouvre la « nouvelle vague » norvégienne, avec l’émouvant film social « Le viol ». En 1979, elle réalise son chef-d’œuvre « L’héritage (Arven) » qui a conduit le film à la Sélection Officielle du Festival de Cannes. Suivra la trilogie toute en verve « Wives », et si ses œuvres explorent un large registre, elles portent toutes en elles un enraiement social clair et sincère.

Anja Breien

L’héritage (Arven) – Anja Breien

Norvège, 1979, 1h35, avec Espen Skjonberg, Anita Björk, Häge Juve, Jan Harstad

Le défunt et armateur Kai Skaug décrète dans son testament que le droit de lui succéder à la tête de sa société va de pair avec le fait que sa famille doit être unie et entière. Cet héritage met inévitablement à vif des rancœurs et des conflits depuis longtemps étouffés.

L'héritage

Avant sa projection, le film nous est présenté, dans un français parfait, par Anja Breien elle-même qui nous rappellera notamment que ce film est le seul film norvégien ayant eut les honneurs de la sélection officielle du festival de Cannes. NDLR : rejoint depuis par Louder than bombs / Back home du réalisateur norvégien Joachim Trier, film qui avait été sélectionné en compétition officielle du festival de Cannes 2015.

Notre avis (2/5) : L’histoire racontée est celle de l’héritage d’un riche industriel qui dans son testament indique qui doit lui succéder à la tête de l’entreprise familiale. Cette succession ne peut réussir que si sa famille reste unie pour éviter de perdre le contrôle de ladite entreprise. Les négociations qui vont en découler vont être autant de prétextes à faire ressortir quelques rancœurs et autres « histoires de famille » jusqu’à la révélation finale qui viendra remettre tout en cause et écrouler le frêle édifice.

Datant de 1979, ce drame familial a pris quelques rides, en particulier du point de vue de la mise en scène. Mais il n’en demeure pas moins intemporel et pourrait faire l’objet d’un « remake » opportuniste.

Eskil Vogt

Diplômé de la Fémis section scénario, son film de fin d’études « Les étrangers » (2004) a participé à de nombreux festivals. Proche de Joachim Trier, ils ont collaboré sur les scénarios des courts métrages « Still » (2000) et « Procter » (2002), primés dans plusieurs festivals internationaux, puis co-scénarisé « Nouvelle donne » et « Oslo, 31 août », succès critique et publique. Son premier long métrage « Blind » a remporté en 2014 le prix du scénario à la Berlinale et quatre Amanda – prix du cinéma norvégien.

Eskil Vogt

Nouvelle donne (Reprise) – Joachim Trier

Cf. ci-dessus

Oslo, 31 août (Oslo, 31. august) – Joachim Trier

Cf. ci-dessus

Liv Ullmann

Liv Ullmann a débuté sa carrière d’actrice au Théâtre National d’Oslo avant de passer au grand écran à 17 ans… et de se faire remarquer par le réalisateur suédois Ingmar Bergman. Le début d’une relation passionnelle et mythique, intense et internationale, au cours de laquelle Liv Ullmann n’oubliera pas la Norvège.

Liv Ullmann

An-Magritt – Arne Skouen

Norvège, 1969, 1h40, avec Liv Ullmann, Per Oscarsson, Wolf von Gersum, Claes Gill

Au 18e siècle, en Norvège, An-Magritt née d’un viol est bannie de l’église et de la société. Pour survivre elle travaille aux mines auprès des hommes du pays. A l’annonce de nouvelles restrictions elle se retrouve à la tête d’une délégation pour présenter leurs revendications.

An-Magritt

Notre avis (2/5) : Portrait trop idéalisé de l’héroïne titre interprétée par Liv Ullmann. Arne Skouen nous propose une An-Magritt en « mère courage » généreuse dans l’effort, la bravoure, l’abnégation et à laquelle nous comprenons rapidement qu’il ne peut rien arriver de grave ayant une solution à tout. Le récit se voit ainsi décrédibilisé. Ce défaut est renforcé par une mise en scène voyante et sans éclat, une bande son et des interprétations démonstratives et une absence totale de suspense (dénouement ultra rapide et simpliste). Difficile dans ces conditions d’éprouver de l’empathie envers les personnages proposés. Il reste malgré tout le grand nord neigeux dans toute sa ruralité d’époque bien reconstituée.

Bent Hamer

Réalisateur, scénariste et producteur, il constitue une figure incontournable du cinéma norvégien contemporain. Son cinéma navigue entre humour absurde, onirisme délicat et réflexion symbolique sur la vie. Son premier film, « Eggs », a été sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs du festival de Cannes en 1995 tout comme « Kitchen stories »et « La nouvelle vie de Monsieur Horten ».

Bent Hamer

Kitchen stories (Salmer fra kjøkkenet) – Bent Hamer

Norvège / Suède, 2003, 1h35, avec Joachim Calmeyer, Tomas Norström, Bjorn Floberg

Dans les années cinquante, durant le boom industriel de l’après-guerre, un groupe d’observateurs suédois du Home Research visite un village norvégien en vue d’étudier la routine des hommes célibataires dans leur cuisine. En aucun cas, les observateurs ne doivent parler à leurs hôtes.

Kitchen stories

Notre avis (3/5) : Scénario original et piquant la curiosité, voici un excellent terreau pour des scènes cocasses épicées à l’humour très nordique. Si l’épilogue est sans réelle surprise, il nous faut reconnaître que la reconstitution des années 50 est précise et très soignée (voitures, caravanes, habits, intérieurs). Quelques réflexions caustiques à destination des voisins suédois et finlandais viennent agrémenter cette comédie sans prétention mais très distrayante et très originale sur l’éternel désir humain d’échapper aux classifications.

Polar, thriller, sagas

Le film de genre a un territoire : entre polars, sagas et film noir, la Scandinavie a en effet une véritable âme de conteuse d’histoire. A l’image de « Headhunters » de Morten Tyldum, adapté du roman à succès « Chasseurs de têtes » écrit par Joe Nesbo, le programme est chargé en suspense et rebondissements.

Insomnia – Erik Skjoldbjœrg

Norvège, 1997, 1h35, avec Stellan Skarsgard, Maria Mathiesen, Sverre Anker Ousdal

Au nord de la Norvège, deux inspecteurs, Jonas Engström et Erik Vik, enquêtent sur le meurtre d’une jeune fille. Alors qu’ils tentent de piéger un potentiel suspect, Jonas tue par accident Erik. Rongé par les remords, il perd le sommeil et tente de brouiller les pistes afin de prendre de vitesse ses collègues.

Insomnia

Notre avis (3.5/5) : Sorti en 2002, Insomnia de Christopher Nolan est un remake américain de cet Insomnia norvégien tourné en 1997. Plus courte de vingt minutes, cette version nordique est bien mieux rythmée que la version Hollywoodienne. Le casting choisi par Erik Skjoldbjœrg est également plus approprié qu’une partie de la distribution réunie quatre ans plus tard par Christopher Nolan… ici, point de contre-emploi ! Nul doute dans notre esprit, ce thriller psychologique nordique nous a convaincu là où son remake d’outre-atlantique nous avait déçu.

La grâce (Gnade) – Matthias Glasner

Norvège, Allemagne, 2012, 2h12, avec Birgit Minichmayr, Jürgen Vogel, Henry Stange

Pour donner un nouvel élan à leur couple meurtri, Maria et Niels quitte l’Allemagne avec leur fils et s’installent au nord de la Norvège. Un soir, Maria percute quelque chose sur la route enneigée. Elle panique et se précipite chez elle.

La grâce

Notre avis (3/5) : Après son acte de non assistance, vont s’installer dans l’esprit de la protagoniste centrale de nombreux doutes et questions sans réponses. Sa culpabilité ne tarde pas à impacter tout son entourage et ses relations avec celui-ci. Vaste drame psychologique dont l’âpreté n’a d’égale que celle du grand nord norvégien magnifiquement filmé dans lequel campe l’action.

Bjorn Floberg

Il est l’un des meilleurs comédiens norvégiens et son parcours a épousé nombre d’aventures reconnues du cinéma contemporain scandinave. Figure principale ou second rôle, on le connaît télégraphiste charmeur et inventeur énergique, écrivain assassin, maffieux bourru, architecte collectionneur, conducteur de train… Il a reçu un Amanda – Prix du cinéma norvégien récompensant son talent d’acteur.

Bjorn Floberg

Insomnia – Erik Skjoldbjœrg

Cf. ci-dessus

Kitchen stories (Salmer fra kjøkkenet) – Bent Hamer

Cf. ci-dessus

Le peuple Sami, les âmes natures

Pas « lapon », mais plutôt Sami, leur nom originel. Le peuple féru de chasse, de pêche, de cueillette et d’élevage transhumant de rennes, compte quelque 70 000 individus qui vivent à 300 kilomètres au-dessus du cercle polaire. Après des années de quasi silence, ils brisent la glace depuis vingt ans en réinvestissant leurs traditions, à commencer par le chant joik, que les missionnaires stigmatisèrent comme des « chansons du diable ».

La rébellion de Kautokeino (Kautokeino-opprøret) – Nils Gaup

Suède, 2008, 1h36, avec Mikkel Gaup, Anni-Kristiina Juuso, Aslat Mahtte Gaup

1852. Kautokeino. Hauts plateaux norvégiens. Les Sâmes, premiers habitants de ces contrées vivent de la transhumance des rennes. Mais les hommes se saoulent régulièrement à la taverne de l’impitoyable Ruth. L’une des communautés emmenée par Elen Skum refuse de payer une dette injuste…

La rébellion de Kautokeino

Notre avis (3/5) : Ce film est inspiré d’un cruel fait réel du milieu du XIXème siècle qui connaîtra son épilogue plus d’un siècle plus tard… Il est ici question de la rébellion des habitants du village de Kautokeino en territoire sami contre leur chef, également tenancier de la taverne locale. Le scénario mêle habilement fait historique et fiction et constitue le solide support d’un drame historique brillamment maîtrisé.

Nord – Rune Denstad Langlo

Norvège, 2009, 1h18, avec Anders Baasmo Christiansen, Kyrre Hellum, Marte Aunemo, Mads Sjøgard Pettersen

Jomar, ancien skieur professionnel, est employé sur les pistes d’une station située au centre de la Norvège où il néglige allègrement son travail. Un ami lui révèle qu’il a un fils vivant dans le Nord du pays. Ragaillardi, il commence un voyage à motoneige pour les rejoindre, ponctué de rencontres loufoques et d’aventures insolites.

Nord

Notre avis (1.5/5) : Entre farce et comédie, Rune Denstad Langlo livre un road-movie d’abord en motoneige puis en ski en direction du nord de la Norvège, plus précisément à destination de la vallée de Tamok. Durant ce périple, les rencontres, pour certaines teintées de surréalisme, faites par le personnage principal, s’enchainent parfois de façon un peu trop rocambolesque. Le réalisateur, en refusant d’approfondir ces rencontres, peine ici à masquer un scénario cousu de fils blancs. Il y a certes un discours relatif au réchauffement climatique mais celui-ci est trop allusif pour contrebalancer les faiblesses scénaristiques.

Les vikings

Guerriers intrépides, navigateurs audacieux, Norvégiens, Suédois ou Danois, ils ont parcouru le monde, découvert l’Amérique, conquis Bretagne et Normandie. Ils ont aussi forcé les imaginaires de nombreux artistes : romanciers, bédéastes et, au premier chef, cinéastes. Le glamour hollywoodien de Kirk Douglas (« Les vikings » de Richard Fleischer) a cédé la place au naturalisme trash de Mads Mikkelsen (« Valhalla rising » par Nicolas Winding Refn), mais le mythe est toujours vivace, déclinant avec rudesse drakkar, fjord, frimas et virilité nordique…

Le 13ème guerrier (The 13th warrior) – John Mac Tiernan

États-Unis, 1999, 1h52, avec Sven Wollter, Brian Jensen, Richard Bremmer, Erick Avari, Sven-Ole Thorsen

Au Xe siècle à la suite d’un exil, Ahmed Ibn Fahdlan, croise, en Asie mineure, le chemin de Vikings retournant en Scandinavie porter secours à un village perpétuellement attaqué. Selon un oracle, treize guerriers, dont le dernier doit être un étranger, ont le commandement de se mettre en route sur le champ…

Le 13e guerrier

Note avis (1.5/5) : Tourné en 1999, le film est proposé en version restaurée (image et son). Le travail de restauration effectué est de qualité. Sur la forme, le résultat obtenu est excellent et met en relief la réussite de la réalisation d’origine. Malheureusement, la forme est accompagnée d’un fond beaucoup plus limité. Le film mêle ainsi aventures et combats aidé en cela par un budget hollywoodien. Les exploits espérés du 13ème guerrier incarné par Antonio Banderas ne tardent pas à arriver. L’absence de fond laisse ce film cantonné au dispensable genre film spectacle.

Severed ways (Vikings) – Tony Stone, Fiore Tedesco

États-Unis, 2007, 1h47, avec Tony Stone, Fiore Tedesco, Gaby Hoffmann, Clare Amory, David Perry, Sean Dooley, Noelle Bailey, Nathan Corbin, James Fuentes

Au cours de l’année 1007, deux guerriers sont envoyés en éclaireurs sur la terre de l’Ouest : le Groenland. Ils y découvrent au fil de leur expédition une terre aride et désolée, mais non dépourvue de vie…

Severed ways

Note avis (0.5/5) : Premier et unique long-métrage de Tony Stone, Severed ways relate l’arrivée des guerriers d’Europe du nord sur le continent Nord-Américain (sujet méconnu et peu traité au cinéma). En 1007, un équipage viking débarque dans l’actuel Canada. Suite à une attaque, deux de ces soldats sont abandonnés par leurs compagnons. Commence alors leur lutte contre la nature et contre leur désespoir.

Le film a entièrement été tourné en mini-DV et avec peu de moyens. Il déroute par sa radicalité et son ascétisme : dialogues en langue nordique ancienne, mise en scène sommaire,  riffs contemporains de black metal… Severed ways se délite très rapidement à cause d’une mise en scène relevant de l’amateurisme. Le film sombre dans le genre fiction historique peu crédible. On ne retient finalement que la dimension parodique, probablement non souhaitée par Tony Stone

Norvège grand angle

Froides contemplations

Au cœur de vastes étendues enneigées, où la lumière imprègne fortement les histoires et les images, le spectateur explore et contemple des paysages de glace, des contrées au climat rude.

Stella polaris – Knut Erik Jensen

Norvège, 1993, 1h26, avec Anne Krigsvoll, Ketil Hoegh, Eirin Hargaut, Vegard Jensen

Au pays du soleil de minuit, à l’extrême nord de la Norvège, une fille et un garçon égrainent les années de leur existence dans un hameau de pêcheurs. A la fin de la seconde guerre mondiale, les Allemands fuyant le Finmark violentent, saccagent puis brûlent tous les villages rencontrés lors de leur retraite…

Stella polaris

Note avis (4/5) : Dans la composition de ses cadres, Knut Erik Jensen a toujours fait preuve d’une aptitude rare à capter et souligner les détails des textures. La plupart de ses films rendent hommage à la nature et aux populations du nord de la Norvège. Ces caractéristiques sont déjà présentes dans Stella polaris, son premier long métrage.

Ce film puzzle a des allures de poème, poème sur la mémoire et ses méandres. Quasiment sans dialogues, il navigue sur 40 années à l’extrême nord de la Norvège. Le réalisateur accorde ici une importance particulière aux mouvements de caméra et aux battements de l’image. Ces mouvements chorégraphiques, alliés au travail sonore, rassemblent tous les fragments d’une histoire individuelle mais dont la portée est universelle. Sublime.

Severed ways (Vikings) – Tony Stone, Fiore Tedesco

Cf. ci-dessus