Le Séoul intime – Le Séoul des amants
Locataires – Kim Ki-duk
Corée du Sud, 2005, 1h28, vostf – Avec Lee Seung-yun, Jae Hee, Kwon Hyeok-ho
Tae-suk arpente les rues à moto afin de repérer les maisons désertées qu’il occupe quelques jours, le temps de l’absence de ses habitants. Un jour, il s’installe dans une maison aisée et découvre Sun-houa, une femme malheureuse. Ensemble, ils vont habiter les maisons vides…
Lion d’Argent du meilleur Réalisateur – Mostra de Venise 2004.
Notre avis (3/5) : Entre rêve et réalité, romance passionnée entre deux êtres mutiques. Kim Ki-duk alterne les genres cinématographiques pour donner à son récit une profondeur surréaliste surlignée par le carton final : « Il est impossible de savoir si la vie que nous vivons est rêve ou réalité« . Film métaphorique et poétique longeant la frontière entre le monde réel et celui du songe.
Le Séoul d’après-guerre(s)
La pègre – lm Kwon-taek
Corée du Sud, 2004, 1h46, vostf – Avec Cho Seung-woo, Kim Gyuri, Kim Hag-joon
Dans une société violente et chaotique, Choi Tae-woong a choisi la voie du crime pour survivre. Mais le nouveau régime, décidé à réprimer les activités illicites, le contraint à rentrer dans le droit chemin…
Notre avis (2/5) : A travers l’histoire de Choi Tae-woong, Im Kwon-taek retrace celle de son pays sur deux décennies en une centaine de minutes. La fresque envisagée est ambitieuse mais trop rapidement traitée sans approfondissement des personnages et de leurs actions. Le film demeure ainsi trop superficiel et s’abandonne aux stéréotypes.
Le Séoul des « laissés-pour-compte »
Chilsu et Mansu – Park Kwang-su
Corée du Sud, 1988, 1h48, vostf – Avec Ahn Seong-ki, Park Jung-hun, Bae Jong-ok
Chilsu et Mansu travaillent comme peintres de panneaux publicitaires à Séoul. Chilsu rêve de partir en Amérique et Mansu de partir tout court. En attendant, ils tentent de survivre dans un pays qui n’aime pas trop les anticonformistes…
Notre avis (2.5/5) : Film très marqué 80’s au point de sombrer en sitcom jusqu’au twist amorcé pour le dernier tiers du récit. Là, Park Kwang-su fait adroitement basculer son film vers un épilogue dramatique enfin porteur de sens. Si la première partie est anodine, la deuxième l’est beaucoup moins par le message porté.
Oasis – Lee Chang-dong
Corée du Sud, 2002, 2h13, vostf – Avec Sul Kyoung-gu, Moon So-ri, An Nae-sang
Jong-du, délinquant simplet, vient de purger une peine de prison à la place de son frère qui a pris la fuite après avoir renversé un homme. En allant voir la famille de la victime, il rencontre sa fille, handicapée et livrée à elle-même. Fasciné, il tombe amoureux d’elle…
Notre avis (4/5) : Film remarquable porté par deux comédiens prodigieux. Sul Kyoung-gu et Moon So-ri campent respectivement un déficient mental et une handicapée moteur. Deux rôles complexes difficiles à tenir jusqu’au bout des prises. Quand Moon So-ri sort de son interprétation, alors naissent de magnifiques instants surréalistes.
Lee Chang-dong capte subtilement les situations sans aucun voyeurisme et interroge les spectateurs sur la place des handicapés dans notre société et leur vie amoureuse. Un grand film. Magnifique.
Le Séoul des « nouveaux riches »
La servante – Kim Ki-young
Corée du Sud, 1960, 1h47, vostf – Avec Kim Jin-kyu, Ju Jeung-ryu, Lee Eun-sim, Um Aing-ran, Go Seon-ae
Engagée dans une famille de la classe moyenne coréenne, une employée de maison séduit son patron et prend le contrôle de sa vie… Un grand classique du cinéma coréen.
Notre avis (3.5/5) : Partant d’un réalisme social dépeignant la classe moyenne coréenne émergeante de la fin des années 50 (individualisme, matérialisme, carriérisme, infidélité), Kim Ki-young bouscule son film pour le faire basculer côté mélodrame puis tragédie et enfin thriller horrifique. La mise en scène, en jouant sur les sur-cadres et les lignes verticales, accentue l’ambiance progressivement terrifiante de ce huis clos. Reflet d’une profonde mutation et devenu intemporel, ce classique du cinéma coréen est à redécouvrir.
Une femme coréenne – Im Sang-soo
Corée du Sud, 2003, 1h48, vostf – Avec Hwang Jung-min, Moon So-ri
Mariée à un avocat de renom infidèle, Hojung est une femme au foyer délaissée et malheureuse. Elle rompt sa torpeur en cédant aux charmes de son voisin, un adolescent timide.
Lotus d’or du Meilleur Film – Deauville 2004.
Notre avis (3/5) : La réflexion d’Im Sang-soo sur le désir féminin est habile, sensible et sensuelle. Au-delà, c’est la position des femmes dans la société coréenne moderne qui est interrogée. Les interrogations sont multiples et paraissent en partie sans réponse. Ce long métrage est constellé de scènes somptueusement orchestrées et mises en images par Im Sang-soo.
The president’s last bang – Im Sang-soo
Corée du Sud, 2005, 1h44, vostf – Avec Han Seok-kyu, Baek Yoon-sik, Song Jae-ho
Séoul, octobre 1979. Le président Park Chung-hee, dirigeant tyrannique, dîne avec sa garde rapprochée, dont le directeur de la KCIA. Ce dernier quitte la table pour mettre en place son projet : assassiner le président…
Notre avis (4/5) : Im Sang-soo édifie The president’s last bang sur une événement politique réel du pays au matin calme. De ce traumatisme national, le cinéaste coréen, armé d’un art de la mise en scène prodigieux, livre un somptueux thriller politique. Certains plans séquences sont renversants de précision et de technicité. Le sujet, lourd et tragique, est intelligemment allégé par l’usage d’un humour noir visant à critiquer les pouvoirs politiques et militaires.
Le Séoul de la classe moyenne
Barking dogs never bite – Bong Joon-ho
Corée du Sud, 2000, 1h50, vostf – Avec Lee Sung-jae, Bae Doo-na, Kim Ho-]ung
Yun-ju est un jeune diplômé au chômage sous pression : sa femme enceinte qui l’entretient en a fait son larbin et un chien aboie sans cesse dans son immeuble. Il décide de s’en débarrasser, mais c’est sans compter sur Hyeon-nam qui enquête sur la disparition des chiens du quartier.
Notre avis (3/5) : Premier film de Bong Joon-ho, cette comédie douce-amère jouit d’un scénario original ménageant quelques belles surprises. La mise en scène est souvent inventive et déjà maîtrisée. Agréable film tout public.
10 minutes – Lee Yong-seung
Corée du Sud, 2013, 1h33, vostf – Avec Baek Jong-hwan, Kim Jong-gu
Ho-chan étudie pour devenir producteur mais sa famille a de gros soucis financiers. Il met de côté ses ambitions et accepte un poste dans le service public. Ses rêves et idéaux se fissurent à mesure qu’il découvre la réalité de son travail, entre violence sociale et intrigues entre collègues…
Notre avis (2/5) : Avec ce film, Lee Yong-seung ambitionne de dresser une critique contre le monde du travail à l’adresse de la jeunesse coréenne. Cumulant des situations aux enjeux souvent faibles, ce 10 minutes se montre longuet et peine à nous captiver. La scène finale est marquée par un intéressant travail sonore permettant aux spectateurs de suivre par l’ouïe le parcours d’une trotteuse sur plusieurs tours de cadran.
La jeunesse séoulienne
Breathless – Yang Ik-june
Corée du Sud, 2009, 2h10, vostf – Avec Kim Kkot-bi, Lee Hwan, Yang Ik-june, Lee Seung-yeon, Kim Hui-su, Lee Jin-suk, Choi Yong-min
Sang-Hoon est un homme ravagé par la colère qui a fait de la violence son moyen d’expression et son gagne-pain. Sa rencontre avec Yeon-Hee, une jeune lycéenne au caractère de fer, va peu à peu le métamorphoser…
Lotus du Meilleur Film, Festival du Film Asiatique de Deauville 2010.
Notre avis (0.5/5) : Nous tenons en Breathless l’archétype du film hautement détestable. Sous prétexte d’un traumatisme vécu enfant, le personnage principal a fait de la violence son unique vecteur de communication. Yang Ik-june nous livre une interminable série de scènes de violence purement gratuite. Surenchère abjecte sous le regard d’enfants de 5/6 ans, gros plans sur les pleurs de ceux-ci à l’appui. La métamorphose avancée par le synopsis n’arrivera jamais. Et ce n’est pas un finale larmoyant cumulant les clichés qui adoucira notre avis, bien au contraire.
Enfin, inutile de préciser que le scénario ne tient pas du tout. Monsieur Yang Ik-june, nulle part au monde on ne peut tabasser deux policiers sans être nullement inquiété par la suite… Film pathétique, indigeste et sans la moindre subtilité. A fuir et à tenter d’oublier pour ceux qu’ils l’ont vu !
Délinquant juvénile – Kang Yi-kwan
Corée du Sud, 2013, 1h47, vostf – Avec Choi Won-tae, Jeong Seok-yong
Abandonné à la naissance, Ji-gu, 16 ans, dont le quotidien est partagé entre sa bande de copains désœuvrés et son grand-père malade, est envoyé en centre de détention pour mineurs après avoir commis un ultime délit. Un jour, il apprend que sa mère l’attend au parloir…
Notre avis (3/5) : A travers Ji-gu, Kang Yi-kwan brosse le portrait d’une jeunesse coréenne où la courbe d’évolution des interrogations est inversement proportionnelle à celle des repères. Le cinéaste double ce portrait de celui des familles monoparentales. L’analyse est subtile et garde sens hors Corée du sud.
La frappe – Yoon Sung-hyun
Corée du Sud, 2014, 1h56, vostf – Avec Lee Je-hoon, Seo Joon-yeong, Park Jeong-min, Jo Seong-ha, Lee Cho-hee, Bae Je-gi
Ki-tae, Dong-yoon et Hee-june sont inséparables. Un jour, l’un d’eux décède dans des circonstances mystérieuses. Le père du garçon, pris de remords à l’idée de ne pas avoir pu le sauver, veut comprendre la mort de son fils et va à la rencontre de ses camarades de lycée…
Notre avis (2.5/5) : Dans ce premier long métrage, Yoon Sung-hyun aborde un sujet délicat à travers un scénario foisonnant. A très grande majorité traité via le regard des adolescents, ce drame aurait mérité un approfondissement du personnage du père de la victime riche en interrogations. Dommage.
Documentaires
Bitter, Sweet, Séoul – Park Chan-kyong et Park Chan-wook
Corée du Sud, 2014, 1h03, vostf
Park Chan-kyong, artiste reconnu et également commissaire d’exposition, ses œuvres sont régulièrement exposées et projetées à travers le monde. Il a élaboré avec son frère, le cinéaste Park Chan-Wook, le singulier et dynamique Bitter, Sweet Séoul, un film documentaire réalisé à partir de vidéos envoyées par des internautes.
Notre avis (3/5) : Patchwork singulier réalisé avec 154 vidéos sélectionnées parmi les 11 852 reçues de 2 821 contributeurs au projet PARKing CHANce. Ce travail de montage des frères Chan-kyong et Chan-wook Park expose Séoul dans toute sa variété humaine, architecturale, folklorique et spirituelle.
Quelques images d’archive s’intercalent pour tracer de subtils liens entre le présent et le passé tel celui mettant en résonance des images d’exodes et celles de Séouliens d’aujourd’hui. Séoul est désormais une capitale moderne, mais elle semble souffrir des mêmes maux que par le passé. En perpétuelle représentation, aveuglée par un trop plein d’activités, aurait-elle besoin de ce chien guide, « figure » récurrente de ce beau documentaire ?
Dans le cadre du festival Travelling 2016, ce documentaire était accompagné de la projection des deux courts métrages suivants (non vus) :
- Day Trip, 2012, 19′ – Avec Jeon Hyo-jeong et Song Kang-ho
Un professeur de Pansori (chant traditionnel coréen) emmène son élève dans la montagne afin qu’elle se perfectionne et comprenne la spiritualité de cet art.
- Korea Telecom smartphone movie project, Night Fishing, 2011, 33′ – Avec Lee Jung-hyun et Oh Kwang-rok
Un homme arrive au bord d’une rivière et installe son matériel de pêche. Plus tard, alors que la nuit est tombée, une de ses cannes plie sous le poids d’une prise étonnamment lourde… Ours d’or et le Grand Prix du Jury du meilleur court métrage, Berlin 2011.
Portrait du cinéaste Hong Sang-soo
Un jour avec, un jour sans
Corée du Sud, 2016, 2h01, vostf – Avec Jeong Jae-yeong, Kim Min-hee
Ham Chun-su arrive un jour trop tôt dans la ville de Suwon, où il a été invité à présenter un de ses films. Il profite de cette journée pour visiter un vieux palais. Il y rencontre Hee-jung, une artiste, avec qui il passe du temps. Ils se rapprochent, mais Chun-su est-il totalement honnête avec la jeune femme ?
Léopard d’Or et prix d’interprétation masculine, Festival de Locarno 2015
Notre avis (3.5/5) : 1+1=3. Ce sont deux films que nous propose Hong Sang-soo séparés d’un entracte musical. En narration linéaire, les deux pans de ce diptyque se complètent mutuellement et forment chacun une histoire. Une troisième histoire prend forme par la superposition des deux films !
Très bel exercice d’écriture. Le travail de montage est également remarquable, le deuxième film est ainsi constitué de scènes nouvelles, de scènes coupées du premier film et de scènes communes aux deux films mais filmées sous un angle différent pour une perception mentale autre. Magistral, à voir absolument.
Voir également notre article « Un jour avec, un jour sans – 1 = 1+1 = 3 ! » dédié à ce film.
Le jour où le cochon est tombé dans le puits
Corée du Sud, 1996, 1h55, vostf – Avec Kim Eui-sung, Park Jin-sung, Cho Eun-sook
Hyo-Seop, écrivain médiocre, est follement aimé par Ming-jae qui l’entretient. Mais ce dernier est amoureux de Bo-Gyong, une femme mariée qui rêve de refaire sa vie avec lui, alors que son époux la soupçonne d’être infidèle…
Notre avis (3/5) : Avec ce premier long métrage, Hong Sang-soo s’exerce déjà à jouer sur la structure de sa narration. Le drame nous est raconté dans le désordre. Ce procédé, réutilisé notamment dans Hill of freedom avec succès, échoue ici en partie faute à une intrigue trop complexe. Dans ce film trop ambitieux et trop morcelé, on décèle sans peine les ingrédients de ses futurs films à succès. A revoir.
Conte de cinéma
Corée du Sud, France, 2005, 1h29, vostf – Avec Kim Sang-kyung, Um Ji-won, Lee Ki-woo
A Séoul, un étudiant suicidaire rencontre une jeune fille qui désire l’accompagner dans son geste fatal. A la sortie d’une salle de cinéma, un homme suit une jeune femme en qui il croit reconnaître l’actrice du film qu’il vient de voir.
Notre avis (3/5) : Dans l’œuvre de Hong Sang-soo, ce film occupe une place particulière à plusieurs titres. D’abord par sa crudité et son sujet sombre inhabituels pour le réalisateur (suicide, maladie et mort reflets du mal être des jeunes Coréens). Ensuite par de dispositif mis en place passant avec l’introduction de scènes zoomées et une utilisation récurrente de la voix off. Ce diptyque (long épilogue fictionnel rejoué) est le film charnière de l’œuvre de Hong Sang-soo et fondatrice de ses plus récents films. A voir pour sa singularité.
Matins calmes à Séoul (The day he arrives)
Corée du Sud, 2012, 1h19, vostf – Avec Yu Jun-sang, Kim Sang-joong, Song Sun-mee
Seongjun, ancien cinéaste devenu professeur de fac, arrive à Séoul pour rendre visite à un ami. Dans le quartier de Bukchon, il évolue dans un espace-temps indistinct où rencontres et discussions alcoolisées sur l’amour et la vie se succèdent.
Notre avis (2/5) : Jouant sur la répétition de rencontres fortuites entre un nombre limité de personnages, Hong Sang-soo déstructure complètement sa narration qui n’a ni début ni fin. La magie n’opère que partiellement car l’effet répétitif finit par l’emporter.
Sunhi
Corée du Sud, 2014, 1h28, vostf – Avec Jung Yu-mi, Lee Sun-kyun, Kim Sang-joong, Jung Jae-young, Yea Ji-won, Lee Min-woo, Park Ju-hui
Sunhi est un mystère. A Séoul, elle resurgit dans la vie de trois hommes de son passé. S’ils croient la connaître, aucun n’arrive à saisir qui elle est et ce qu’elle ressent vraiment…
Notre avis (3.5/5) : Ritournelle poétique coréenne dans laquelle trois amants gravitent autour d’une élue, Sunhi, tels 3 planètes tournant autour du soleil. Hong Sang-soo use avec brio et subtilité de sa rhétorique soigneusement appliquée aux dialogues et à la mise en scène. Il a voluptueusement « creusé » le sujet.
Hill of freedom
Corée du Sud, 2015, 1h07, vostf – Avec Ryo Kase, Moon So-ri, Seo Young-hwa, Kim Eui-sung, Yoon Yeo-jeong, Key Joo-bong, Lee Min-woo
Mori, un jeune japonais, se rend à Séoul afin de retrouver une ancienne amante qu’il aime toujours. Mais celle-ci est absente. Attendant son retour, il s’installe dans une chambre d’hôtes et y fait différentes rencontres.
Notre avis (3/5) : Dans Hill of freedom, Hong Sang-soo a choisi de nous raconter une histoire dans le désordre. La narration suit la lecture de lettres malencontreusement mélangées en début de film par leur destinatrice. L’histoire racontée étant simple, la mise en scène minimaliste, ce long métrage conserve un agréable aspect ludique : le puzzle narratif proposé par le cinéaste est à reconstituer par le spectateur.
Portrait de la cinéaste Shin Su-won
Suneung
Corée du Sud, 2014, 1h47, vostf – Avec Lee David, Sung Jun, Cho Sung-ha, Kim Kkot-bi, Kim Kwon, Yoo Kyeong-soo, Sun Joo-a, Nam Tae-bu
Yujin, le meilleur élève du lycée, est retrouvé assassiné. Au fil de l’enquête, l’univers brutal et compétitif de cet établissement d’élite est révélé. La réussite au « Suneung », l’examen d’entrée à l’université, y est une obsession…
Ours de cristal – Berlin 2013.
Notre avis (3/5) : Sujet de société délicat traité avec sobriété par Shin Su-won. L’introduction et la clôture du film font preuve d’une mise en scène prometteuse. Pour mieux rentrer en contact avec son sujet, la réalisatrice adopte une mise en scène plus classique et très maîtrisée dans le corps de son film.
Corée du sud, grand angle
Claustrophobia
Corée du Sud, 2012 -> 2014, 1h35, vostf
Claustrophobia est une sélection de cinq films courts représentatifs de la vitalité et la virtuosité du cinéma sud coréen dans le domaine du film de genre. Séance présentée en collaboration avec l’association Court Métrange
- Mould de Park Chun-kyu (2013, 24′)
- Safe de Moon Byoung-gon (2012, 13′) Palme d’Or – Cannes 2013
- Last interview de Huyn Moon-sub (2012, 18′)
- Janus de Kim Sung-hwan (2014, 15′)
- 12th assistant deacon de Jang Jae hyun (2014, 25′)
Notre avis (3/5) : 5 courts métrages de qualité mais nos faveurs vont indéniablement à Mould de Park Chun-kyu. Ambiance humide et anxiogène, mise en scène limpide et maîtrisée, éclairage éthéré et précis. Irrémédiablement la moisissure gagne les lieux, irrémédiablement le réalisateur conquiert son public. Premier court métrage très prometteur. Réalisateur à suivre.
Expositions
Ivre de femmes et de peinture – Im Kwon-taek
Corée du Sud, 2002, 1h58, vostf – Avec Choi Min-sik, Ahn Sung-ki
Au XIXe siècle, Ohwon Jang Seung-Up est un artiste peintre coréen connu, non seulement pour son art qu’il maîtrise à la perfection mais également pour son mode de vie libertin, son excentricité et son amour immodéré de l’alcool.
Prix de la mise en scène – Cannes 2002
Notre avis (3/5) : Belle saga permettant de mieux connaître l’artiste peintre coréen Ohwon Jang Seung-Up, son œuvre, ses frasques, son fort caractère. Cette fresque est aussi, en toile de fond, celle de l’histoire de la Corée durant la deuxième moitié du XIXe siècle. Portrait digne joliment mis en images.
Séances spéciales (avant-premières)
Un jour avec, un jour sans – Hong Sang-soo
Cf. plus haut, « Portrait du cinéaste Hong Sang-soo »
Crache cœur – Julia Kowalski
France/Pologne, 2016, 1h20 – Avec Liv Henneguier, Yoann Zimmer, Andrzej Chyra, Artur Steranko…
Jozef, un ouvrier polonais, débarque en France pour rechercher son fils Roman, qu’il a abandonné quinze ans plus tôt. Il tente de le retrouver avec l’aide de Rose, la fille de son patron, sans se douter qu’il va déclencher des bouleversements dans la vie de ces deux adolescents à fleur de peau.
Notre avis (1.5/5) : En partie autobiographique, ce premier long métrage entre France et Pologne est animé par sa protagoniste principale Liv Henneguier. Si le début du film épouse le point de vue du père en quête de rédemption, malheureusement, Julia Kowalski bifurque rapidement vers le mal être adolescent. Nous sommes là sur des sentiers mainte fois arpentés et le regard de la réalisatrice n’apporte rien de nouveau. La mise en scène incertaine débouche sur certaines scènes embarrassantes et barre la route à la moindre empathie pour les personnages.
Je ne suis pas un salaud – Emmanuel Finkiel
France, 2016, 1h51 – Avec Nicolas Duvauchelle, Mélanie Thierry, Driss Ramdi
Lorsqu’il est violemment agressé dans la rue, Eddie désigne à tort Ahmed, coupable idéal qu’il avait aperçu quelques jours avant son agression. Alors que la machine judiciaire s’emballe pour Ahmed, Eddie tente de se relever auprès de sa femme et de son fils et grâce à un nouveau travail. Mais conscient de la gravité de son geste, Eddie va tout faire pour rétablir sa vérité. Quitte à tout perdre…
Valois du meilleur acteur et de la meilleure mise en scène, Festival du Film d’Angoulême 2015
Notre avis (2/5) : Sujet intéressant mais les choix de traitement faits par Emmanuel Finkiel sont discutables. Le faux témoignage tarde à arriver et les remords avancés par le synopsis arrivent bien trop tard. Je ne suis pas un salaud cherche trop longtemps sa voie pour réellement captiver son auditoire. La scène finale, également contestable, ne viendra pas sauver ce film manichéen. Malgré tout, la bonne prestation de Mélaine Thierry est à retenir, celle de Nicolas Duvauchelle offre plus de reliefs qu’espéré.
Marie et les naufragés – Sébastien Betbeder
France, 2016, 1h44 – Avec Pierre Rochefort, Vimala Pons, Eric Cantona, Damien Chapelle, André Wilms, Emmanuelle Riva
«Marie est dangereuse» a prévenu Antoine. Ce qui n’a pas empêché Siméon de tout lâcher pour la suivre sur un coup de tête. Oscar, son colocataire somnambule et musicien, et Antoine, romancier en panne d’inspiration, lui ont vite emboîté le pas. Les voilà au bout de la Terre, c’est-à-dire sur une île. Il est possible qu’ils soient liés par quelque chose qui les dépasse…
Notre avis (2.5/5) : Si la partie douce-amère de Marie et les naufragés est agréable et convaincante, ses aspects surréalistes le sont moins. La bande originale signée Sébastien Tellier, parfois envahissante, n’est pas toujours utilisée à bon escient. Le film s’avère inégal. Ainsi, après la belle scène d’ouverture du bar, nous regretterons à jamais l’abandon du personnage lunaire incarné par Wim Wallaert. Des regrets.
Focus Sébastien Betbeder
Marie et les naufragés
Cf. ci-dessus.
Inupiluk + Le film que nous tournerons au Groenland
France, 2015, 1h06 – Avec Thomas Blanchard, Thomas Scimeca, Ole Eliassen, Adam Eskildsen, Gaëtan Vourc’h
Inupiluk raconte la rencontre fortuite entre Thomas et Thomas, deux citadins, et Ole et Adam, deux groenlandais venus découvrir la France. Dans Le Film…, les Thomas s’apprêtent à faire le chemin inverse et préparent leur épopée avec le réalisateur.
Notre avis (1/5) : Quelques notes d’humour et une intrigue minimaliste, ce n’est pas suffisant pour ce moyen métrage qui finit par ennuyer. La trame du film est trop décousue pour maintenir les spectateurs dans ce trip fantaisiste.
Nuage
France, 2007, 1h21 – Avec Adrien Michaux, Nathalie Boutefeu, Bruno Sermonne, Aurore Clément, Bruce Myers, Marie Otal, Daniel Isoppo, Lou Castel, François Négret
Au lieu-dit « l’Orée du bois », Clara et son père, un photographe aux yeux fatigués, attendent le retour de la mère, mystérieusement disparue. Un nuage passe dans le ciel. Dans une ville proche, devant les yeux de Simon, le monde disparaît durant un instant, jusqu’au noir…
Notre avis (2/5) : Les nuages sont beaux quand ils sont poussés et déformés par les vents. Celui que nous propose Sébastien Betbeder manque de vie faute de vents porteurs. Ces éléments moteurs auraient été trouvés dans une intrigue plus épaisse à l’image du brouillard qui jettera un voile opaque sur l’épilogue de ce long métrage.