Le septième film de Xavier Dolan dépeint, à défaut de dénoncer, la sphère hollywoodienne certes progressiste mais toujours hypocrite. Au fil des séances de montage technique, la fresque annoncée n’a cessé de voir son envergure réduite. Malgré un budget de production confortable, le premier film américain et en langue anglaise de l’auteur de Lawrence Anyways se limite à une sorte d’ode fantasmée sur la célébrité. Ainsi, alors que Ma vie avec John F. Donovan pouvait légitimement prétendre au qualificatif de film-somme, c’est plutôt celui de film-synthèse que nous lui attribuons. En bégayant son cinéma, le jeune cinéaste québécois dévoile les limites d’un dispositif qui ne surprend plus et se délite film après film.
Dolan Xavier
Top 2016
Profitons de ce début d’année pour revenir sur le millésime cinématographique 2016 désormais clos. Pour cela, nous nous plions bien volontiers à l’exercice, par essence subjectif, qui consiste à établir un top 10 des films vus en salle en 2016.
Vous pouvez cliquer sur le titre du film pour accéder à l’article dédié. Nous complétons ce top annuel par une analyse de celui-ci, notamment en le comparant à notre top 2015. Il y a un an, jour pour jour, la belle année cinématographique 2015 nous avait incité a publié ce top 2015 en guise de premier article de notre blog In Ciné Veritas. Quel verdict portons-nous sur le cru 2016 ?
Nous souhaitons à nos fidèles lecteurs une excellente année. Souhaitons-nous un millésime 2017 riche en propositions cinématographiques fortes.
Bilan cinématographique du T3 2016
Voici notre Top 3 établi sur la base des films sortis en salle durant le troisième trimestre 2016 :
- Juste la fin du monde de Xavier Dolan, psychodrame en huis clos déroulant la mise en abyme théâtrale du dialogue familial façon John Cassavetes
- Nocturama de Bertrand Bonello, film de genre majeur qui propose, avec fluidité et sans stigmatisation, un parcours et un huis clos anxiogènes et désespérés
- The strangers de Hong-jin Na, emprunte à Roman Polanski et William Friedkin et fait défiler les genres dans un thriller horrifique ambitieux et magistral
Un Top 3 composé de films très différents les uns des autres mais qui ont pour point commun d’être de réelles propositions cinématographiques. Chacun dans leur style, ces œuvres endossent une certaine marginalité dans le paysage actuel du 7ème art. Une marginalité source d’originalité mais qui tiendra éloigné ces trois films du haut du tableau du box-office. Nous pouvons cependant espérer une audience assez conséquente pour Juste la fin du monde de Xavier Dolan.
Juste la fin du monde – Plus jamais la famille
Avec Juste la fin du monde, Xavier Dolan adapte au cinéma la pièce de théâtre éponyme de Jean-Luc Lagarce. Un exercice que le réalisateur canadien avait déjà pratiqué en 2013 avec Tom à la ferme. Cette mise en abyme d’une représentation théâtrale par un dispositif minimaliste met en scène des personnages attachants malgré leurs tempéraments excessifs.
Décliné en un huis clos asphyxiant aux couleurs ternes, le psychodrame mis en images est aussi âpre que clivant. Entre incommunicabilité et incompréhensions, c’est l’agonie d’un dialogue familial qui est disséquée. Intelligemment, Xavier Dolan contrebalance la prédominance des dialogues par les non-dits et le langage des regards. Cette forme nous rappelle quelques pièces maîtresses de John Cassavetes.