Annette – Opéra(tique)

Près d’une décennie sépare Annette de Holy motors, précédent long-métrage réalisé par Leos Carax et sorti en salles en 2012. Dans la chronologie du 7ème art, ces neuf ans paraissent une éternité y compris à la lumière d’une filmographie débutée quatre décennies plus tôt et « forte » désormais de seulement six longs-métrages et autant de courts-métrages. Voir un nouveau film de Carax à l’affiche de son cinéma préféré est donc une chose rare. C’est même un évènement tant les précédentes réalisations du cinéaste français ont été forces de propositions cinématographiques dans l’antre d’un 7ème art français souvent convenu.

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The dead don’t die – Genre désaxé

Depuis longtemps, la qualité première d’un film d’ouverture du festival de Cannes réside dans son casting. Sur ce plan, The dead don’t die a satisfait au cahier des charges en livrant une « belle » montée des marches. De la large distribution taillée pour satisfaire toutes les générations de spectateurs, Tilda Swinton, Bill Murray, Adam Driver et Chloë Sevigny notamment ont sacrifié au rituel du tapis rouge. Par contre, sur le plan cinématographique, valeur-première (?) de la grand-messe du 7ème art, nous pouvons constater que le contrat n’est pas rempli. Jim Jarmusch livre un film certes divertissant mais peu marquant et peu surprenant, donc mineur.

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L’homme qui tua Don Quichotte – ¿ « Quixote vive » ?

L’homme qui tua Don Quichotte démarre au son d’une voix, celle de Terry Gilliam. En voix off sur un écran noir, le cinéaste témoigne que ce film est le fruit de vingt-cinq ans de travail… et de foire d’empoigne ! Dès lors, il est légitime de s’interroger sur ce qui caractérise le plus ce long-métrage espéré de longue date et à la genèse maudite. Est-ce que L’homme qui tua Don Quichotte reflète le long labeur annoncé ou relève-t-il plutôt d’un ersatz de film, possible spécimen de foire ?

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Silence – Foi, doutes et… voix off

Projet de longue date pour Martin Scorsese, Silence questionne l’essence de la foi à travers les convictions religieuses de ses deux principaux protagonistes. Entre croyances et doutes, orgueil et questionnements, les ambiguïtés levées sont nombreuses et les équilibres trouvés précaires. Sans prosélytisme et sans ostracisme, l’essai mystique mis en images par le cinéaste ne relève en rien de la vision ou de l’iconographie.

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Paterson – En noir et blanc

A travers la poésie au quotidien de son principal protagoniste, Paterson révèle la poésie du quotidien. Dans ce film-poème paisible et anti-spectaculaire, Jim Jarmusch interroge les fragiles vecteurs de la création. L’exercice de style pratiqué met au diapason ambiance visuelle et prose littéraire au rythme et au fil d’une narration à la fois linéaire et circulaire.

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Midnight special – Rencontre d’un autre genre

MIDNIGHT SPECIAL

Jeff Nichols rend hommage à la filmographie de Steven Spielberg des années 70/80 en plaçant Midnight special entre E.T. l’extra-terrestre et Rencontres du 3ème type. Ce drame familial, doublé d’un parcours émancipateur aux mystères soigneusement entretenus, constitue un terreau fertile au mélange des genres  cinématographiques pratiqué par le jeune cinéaste américain. Moins ludique et plus radical que ses deux « modèles » signés Spielberg, Midnight special a notre préférence !

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