Le titre du film de François Ozon est directement inspiré d’un « lapsus » du cardinal Barbarin lors d’une conférence de presse. Ces mots à la divinité malheureuse et des plus inappropriée venaient alors qualifier la prescription des actes d’attouchements pédophiles commis par le prêtre Bernard Preynat. Ne dit-on pas que « la parole est d’argent, le silence est d’or » ? Dans Grâce à Dieu, le cinéaste fait de la parole un culte sans secret. Il est vrai que la confession attendue prend volontiers des accents de déposition alors que l’Eglise Catholique se mure dans un silence… d’or.
Ozon François
Prix Louis-Delluc 2016 – Les finalistes
Créé en 1937, le prix Louis-Delluc récompense le meilleur film français de l’année. Pour le millésime 2016, ce sont finalement six films et un documentaire qui ont été retenus qui seront mis en concurrence :
- Le bois dont les rêves sont faits, un documentaire de Claire Simon,
- Le fils de Joseph d’Eugène Green,
- Nocturama de Bertrand Bonello,
- Rester vertical d’Alain Guiraudie,
- L’avenir de Mia Hansen Love,
- Frantz de François Ozon,
- La mort de Louis XIV d’Albert Serra.
Parmi ces sept finalistes, quel sera celui qui succèdera à Fatima de Philippe Faucon ? La réponse à cette question sera apportée le 14 décembre prochain.
Sans avoir vu le documentaire de Claire Simon, notre préférence va à Nocturama de Bertrand Bonello.
Frantz – Drame brisé
François Ozon revisite Broken lullaby (1932, Ernst Lubitsch) qu’il complète d’une deuxième partie romancée. Porté par une mise en scène trop distanciée, une photographie réalisée sur papier glacé et une narration faible, Frantz mue l’intense et brillant plaidoyer pour une amitié franco-allemande d’Ernst Lubitsch en un mélodrame au propos froid et sans profondeur. Frantz passe cependant au révélateur une jeune actrice allemande, Paula Beer, auteure d’une délicate et remarquable interprétation.