Mado – Enlisement sociétal

Dans la filmographie de Claude Sautet, Mado réalisé en 1976 s’intercale entre Vincent, François, Paul… et les autres (1974, Crise économique, chocs existentiels) et Une histoire simple (1978). La réalisation, la thématique et une part de la distribution de Mado s’inscrivent dans la lignée de l’emblématique film réalisé deux ans plus tôt. En annonçant peu son successeur au casting plus largement renouvelé, Mado marque une sorte de fin de chapitre dans la filmographie de son auteur.

Lire la suite

La belle noiseuse – Traits et courbes

Cinéaste-auteur rigoureux et exigeant, Jacques Rivette a obtenu une attention plus large auprès du public grâce à La belle noiseuse sorti en salle en 1991. L’obtention la même année du Grand Prix au Festival de Cannes n’est probablement pas étrangère à cette reconnaissance. Dans cette œuvre au long cours sur la création artistique et ses mystères, Emmanuelle Béart (modèle) et Michel Piccoli (artiste-peintre) donnent corps et âme (respectivement ?) à La belle noiseuse.

Lire la suite

Les choses de la vie – Fuite en arrière

Les choses de la vie, prix Louis Delluc en 1970, est probablement le film le plus emblématique de Claude Sautet. Le cinéaste se livre à un exercice de style tant formel que narratif qui interpelle au regard de ses autres réalisations. C’est à travers les souvenirs du personnage incarné par Michel Piccoli, indécis dans sa vie double entre son ex-épouse interprétée par Lea Massari et sa maîtresse sous les traits de Romy Schneider, que Les choses de la vie se matérialise, atemporel.

Lire la suite

Vincent, François, Paul… et les autres – Crise économique, chocs existentiels

Dans la filmographie de Claude SautetVincent, François, Paul… et les autres réalisé en 1974 est le film qui jouit de la plus grande notoriété tant auprès du public que des critiques. Ce constat est probablement lié, en partie, à l’impressionnant casting réuni : Michel PiccoliYves MontandSerge ReggianiGérard DepardieuStéphane AudranMarie Dubois… Un film choral excellemment servi par ses acteurs et dont ressort, à nos yeux, l’interprétation sans faille de Michel Piccoli, d’une justesse rare dans de multiples registres.

Lire la suite

Conversation avec Marco Bellocchio – « Je suis un révolutionnaire modéré »

Copyright Institut Lumière / Jean-Luc Mège

Le 16 octobre dernier, Marco Bellocchio accordait une « conversation » dans le cadre cinéphile du Festival Lumière 2019. Elle précédait donc de quelques jours la sortie en salle de son dernier opus, Le traître. Un film remarquable désormais à l’affiche et que nous vous invitons à visionner (Honneur et trahison) car il est fait partie des meilleurs films de la sélection officielle du dernier Festival de Cannes. Nous vous proposons dans les lignes qui suivent une transcription de cet entretien.

Lire la suite

Le charme discret de la bourgeoisie – Ruptures et répétitions

Le charme discret de la bourgeoisie fait partie des films les plus maîtrisés de la période française de son auteur. D’ailleurs, c’est avec ce film que Luis Buñuel remporta l’unique Oscar de sa carrière, celui du Meilleur film étranger en 1973. Comme sur tous ses films français depuis Le journal d’une femme de chambre, Luis Buñuel coécrit avec Jean-Claude Carrière un scénario articulé autour de six personnages bourgeois et amis échouant à diner ensemble.

Lire la suite

Belle toujours – L’élégance d’une variation buñuelienne

En 2006, Manoel de Oliveira livre Belle toujours, délicate réminiscence près de quatre décennies plus tard de Belle de jour. N’excédant guère la durée d’une heure, Belle toujours résonne comme une réponse aussi condensée qu’élégante au chef d’œuvre de Luis Buñuel. Le réalisateur portugais, alors quasi centenaire, déploie toute son expertise dans ce film qui demeure à ce jour la plus belle variation proposée sur l’univers buñuelien et le plus délicat hommage rendu au grand maître espagnol.

Lire la suite

Passion – Art pour art(s)

Dans Passion, Jean-Luc Godard procède à une mise à nu de sa passion, la création cinématographique ou, plus globalement, la création artistique. Au fil d’une narration déconstruite qui cite et invoque les grands maîtres de la musique classique et de la peinture, l’auteur d’A bout de souffle insuffle une énergie nouvelle faite de contrastes entre beauté et laideur, musique et bruit. Sous des traits assurément godardiens, la composition de tableaux vivants rivalise avec l’excellence de celle des plans-séquences.

Lire la suite